Ma manip en photos : Malena Sibaja leyton, ingénieure d’études au pôle écologie d’EGCE

 17/04/2025

Je m’appelle Malena Sibaja Leyton, j’ai mené mon projet de thèse (2021-2024) sous la supervision de Fabrice Requier et de Paul-André Calatayud au sein du pôle écologie du laboratoire EGCE   , où j’ai actuellement un poste d’ingénieure d’études. J’ai précédemment obtenu un diplôme de master en Écophysiologie, écologie et éthologie au sein de l’Université de Strasbourg. Mon objectif était d’étudier les impacts climatiques, paysagers et de gestion sur les pertes de colonies d’abeilles mellifères et abeilles sans dard en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne (Kenya).

Pour cela, j’ai utilisé des enquêtes participatives auprès des apiculteurs et des méliponiculteurs afin de suivre les pertes de colonies d’abeilles gérées. Pour l’Amérique latine, j’ai co-coordonné l’enquête du groupe SOLATINA   , tandis qu’au Kenya, j’ai créé une enquête. Ces enquêtes participatives reposaient principalement sur des entretiens en face à face, car dans ces régions, la diffusion via internet fonctionne très peu.

Lors des entretiens (photo de gauche), nous avons collecté des données sur les profils apicoles/méliponicoles, leurs pratiques de gestion, des informations par rapport aux colonies nous permettant d’estimer leur taux de pertes de colonies, et leur perception des causes et importance de ces pertes.

Accéder aux apiculteurs et aux méliponiculteurs a été un défi. Nous avons collaboré avec des contacts locaux qui nous ont introduits aux communautés apicoles et méliponicoles. Certains contacts ont continué les entretiens par eux-mêmes en tant que coordinateurs locaux, comme par exemple, Gipson Akaranga de Kakamega au Kenya (photo de droite).

Cette approche participative nous a permis d’étudier les pertes de colonies des abeilles gérées sur des larges gradients climatiques, environnementaux et de gestion.

Nous (en Amérique Latine, nous sommes trois co-coordinateurs de l’enquête, avec une quarantaine de coordinateurs locaux, et au Kenya, environ une dizaine de coordinateurs locaux) avons mis en évidence des défis auxquels sont confrontés les apiculteurs et les méliponiculteurs en Amérique Latine et au Kenya. Par exemple, nous avons estimé des pertes annuelles moyennes des apiculteurs qui varient entre 20 et 60 % selon les pays (figure ci-dessous, issue de Requier et al., 2024). Des pertes similaires sont observées chez les méliponiculteurs en Amérique latine, tandis que leurs homologues kényans subissent des pertes moins importantes.

Légende de la figure : pertes de colonies d’abeilles mellifères en Amérique Latine pour les périodes suivantes : (A) été, (B) hiver et (C) annuelle. Les points représentent la perte moyenne prédite par pays et par année, avec des lignes épaisses indiquant l’intervalle de confiance à 95 % (basé sur les prédictions du modèle de régression). Les pays sont classés par ordre décroissant des valeurs de perte. Les couleurs différencient les deux années de collecte des données (2016–2017 en orange et 2017–2018 en marron). Les lignes horizontales en pointillés montrent la valeur moyenne pour l’Amérique Latine, avec des couleurs variées lorsque l’effet de l’année est significatif.

Pour me contacter : malena.sibaja-leyton @ universite-paris-saclay.fr