Évolution de la suppression de recombinaison et adaptation dans les populations fongiques
Soutenance de HDR
05/09/2025
09:30:00
Fanny Hartmann, ESE
IDEEV - Salle Rosalind Franklin
Soutenance d’Habilitation à Diriger des Recherches de Fanny Hartmann (Ecologie Société Evolution) de l’ Université Paris-Saclay
Résumé :
La suppression de recombinaison a évolué plusieurs fois autour des gènes impliqués dans le déterminisme sexuel et est à l’origine de phénotypes adaptatifs complexes. Les variants structuraux, tels que les pertes et gains de gènes, ou encore un changement de l’ordre des gènes dans les inversions, peuvent être une cause ou une conséquence de la suppression de recombinaison. Mes projets de recherche visent à comprendre le rôle de la suppression de recombinaison et des variants structuraux dans l’adaptation. J’utilise comme modèle d’étude les champignons qui ont des génomes assez compacts et présentent des atouts expérimentaux. Durant mon doctorat et mon post-doctorat, mes études ont montré le rôle des polymorphismes de présence-absence de gènes dans les mécanismes d’adaptation récente d’un champignon pathogène du blé et le rôle possible des inversions dans les processus de divergence et de spéciation. Depuis 2020, je suis maître de conférences au laboratoire Ecologie, Société et Evolution à l’Université Paris Saclay et j’ai étudié au sein de mon équipe d’accueil l’évolution de la suppression de recombinaison autour du locus déterminant les types sexuels chez les champignons ascomycètes. Une suppression de recombinaison progressive a évolué plusieurs fois et de manière indépendante dans plusieurs espèces et semble être associée à un mode de reproduction par automixie et à un stade hétérocaryotique prolongé. De plus j’ai identifié près du locus du type sexuel d’un champignon pathogène envahissant une grande inversion qui est maintenue à l’état polymorphe et en fréquence équilibrée.
Mes projets ont pour objectifs d’adresser les questions suivantes : 1) Est-ce que les variants structuraux, comme les inversions, ont un rôle adaptatif ? 2) Quelle est l’origine des inversions ? 3) Est-ce que les inversions participent au processus de divergence et de spéciation en réduisant les flux de gènes ? 4) A quelle fréquence et pourquoi la suppression de recombinaison a-t-elle évolué autour des gènes impliqués dans le déterminisme sexuel ? 5) Quelles sont les causes mécanistiques et les conséquences de la suppression de recombinaison ?
Composition du Jury :
- Dr. Elisabeth Fournier, INRAE, Rapportrice
- Dr. Violaine Llaurens, CNRS, Rapportrice
- Dr. Clémentine Vitte, CNRS, Rapportrice
- Prof. Gaëlle Lelandais, Université Paris Saclay, Examinatrice
- Prof. Christophe Lemaire, Sorbonne Université, Examinateur
- Dr. Olivier Tenaillon, INSERM, Examinateur