La science mondiale est confrontée à des disparités géographiques persistantes

 05/05/2025

Une nouvelle analyse des études mondiales menées en écologie et biologie de la conservation a révélé d’étonnantes disparités régionales en matière de paternité des travaux, les collaborations et consortiums internationaux étant principalement concentrés sur quelques pays spécifiques du continent. Cette étude internationale implique Ivan Jaric   d’ ESE   .

Par exemple, parmi les études impliquant des chercheurs africains, seul un quart des auteurs provenaient de pays à faible PIB, tandis que la majorité provenaient d’Afrique du Sud. En fait, l’Afrique du Sud à elle seule a publié deux fois plus d’articles que l’ensemble des pays à faible PIB réunis. Des tendances similaires ont été observées sur tous les continents. Jusqu’à deux tiers des études impliquant des chercheurs d’Asie et d’Amérique du Sud ont été publiées respectivement par la Chine et le Brésil, tandis que l’ensemble des pays à faible PIB ont contribué à moins d’un quart des études. Cette disparité s’explique en grande partie par la tendance des réseaux de recherche internationaux à privilégier les partenaires traditionnels, les institutions établies et les experts des pays économiquement développés. Parallèlement, les experts issus de pays sous-représentés au niveau régional sont souvent confrontés à une visibilité professionnelle limitée et à un accès restreint aux réunions internationales, aux financements et aux réseaux de collaboration.

De telles pratiques de collaboration excluent les voix des pays marginalisés et privent ces régions de l’opportunité de renforcer leurs recherches. La science doit de toute urgence dépasser les frontières continentales, privilégier l’équité géographique régionale dans la recherche, mobiliser activement les scientifiques des pays sous-représentés et dépasser les partenaires traditionnels au sein des régions lors de la planification des équipes et consortiums de recherche internationaux. Une autre solution prometteuse consiste à créer une base de données mondiale en libre accès qui regrouperait l’expertise locale et établirait des partenariats équitables en facilitant l’accès aux collaborations internationales et aux opportunités de financement.

Pour en savoir plus, lire l’article publié dans Frontiers in Ecology and the Environment : Jarić, I., Diagne, C. and Chowdhury, S. (2025). Moving beyond continents for global and inclusive science. Frontiers in Ecology and the Environment https://doi.org/10.1002/fee.2851  

Légende de l’image : Répartition des auteurs dans les études mondiales en écologie et en conservation. Les données représentent le nombre de publications co-écrites par pays, après transformation logarithmique ; les pays vides correspondent à l’absence d’auteur dans les publications évaluées.

Contact : ivan.jaric @ universite-paris-saclay.fr